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Zen et course à pied

  • 15 mai 202421 février 2024
  • par Julien Hokkyo Levy
J’ai repris la course à pied. Par plaisir. Par pur plaisir. Sans objectif de forme ou de performance. Juste pour le faire. Assez nouveau pour moi ça. Pour me sentir vivant. Plus vivant. D’abord 4km puis 6, 8, 10, 12, 16.
Je ne cherche rien. J’en ai envie, je mets mes chaussures. Je cours. Je rentre.
Rien de sacré. Rien qui nourrisse une quelconque idée de moi.
Juste le plaisir de l’effort qui se fait sans effort. Et ça me fait du bien. Un mieux que je constate mais que je n’attends pas. Un mieux qui n’est pas la condition de le faire. Mais un mieux qui est là. Qui fait sourire.
Un peu comme quand j’ai repris zazen. Après m’être oublié plusieurs années au profit de celui que je croyais être. De ce que je croyais qu’on attendait de moi. J’ai repris zazen, donc. La première et la dernière chose de ma journée. Tous les jours. Sans objectif non plus. Juste pour le faire. Juste parce que je savais que c’était ma voie. Juste pour faire quelque chose qui ne sert à rien et c’est tout. C’est peu. Et c’est beaucoup.
Et comme pour la course à pied, j’ai constaté un mieux. Et comme pour la course à pied, ce mieux qui est source d’émerveillement n’a jamais été et n’est surtout jamais recherché. D’aucune façon. Il est arrivé, et je suis heureux de le voir évoluer, sans tenter de le saisir, de l’améliorer, d’en faire quelque chose. La paix avec moi-même. Rien d’extérieur à atteindre. Juste l’instant et ce que je choisis d’en faire.
Et c’est assez amusant, comme pour la course à pied, l’effort qu’on anticipe quand on débute le zen peut-être, de rester assis 5 minutes, les jambes croisées, puis 10, 20, 40… puis plusieurs heures par jour en sesshin, en silence ! Comme pour la course à pied, donc, l’idée de courir 15 minutes, 30 !… l’idée qu’on se fait de l’effort, avant de le produire le rend insurmontable.
L’effort de ne rien faire semble aussi insurmontable que celui de se dépenser.
Comme si la gratuité de l’acte le rendait infaisable.
Comme si l’absence de l’illusion d’un résultat programmé et jamais atteint rendait l’acte lui-même irréalisable.
Mais l’idée de l’effort n’est pas l’effort.
Ce qui rend une course de 20 km infaisable ce n’est pas la course elle-même, quand on est en bonne santé, mais l’idée qu’on s’en fait. L’idée est plus forte que le réel.
Ce qui rend 40 minutes d’assise immobile infaisables, c’est la perspective d’avoir mal quelque part et de ne pas pouvoir bouger. C’est le fait d’avoir quelque chose de plus utile à faire que de ne rien faire. C’est le vertige de se retrouver face à soi-même sans les distractions qui se font passer pour des occupations.
Or, comme en course à pied où il n’est jamais impossible de faire un prochain pas, il n’est jamais infaisable en zazen de prendre une prochaine respiration. De laisser flotter ses pensées.
L’effort est toujours moindre que l’idée qu’on s’en fait.
L’effort consiste plus à abandonner sa peur de l’effort lui-même que de le fournir.
Et en course à pied comme en zazen, le retour au corps, aux vraies sensations, à celles qu’on éprouve, pas les sentiments qu’on se fabrique, permet cela.
Le souffle, la perception totale du corps dénué du discours. L’observation de la douleur s’il y a lieu. La douleur qui est là, qu’on ne transforme pas en souffrance.
La température, les sons.
Puis on se fond, chaque souffle devient le vent. Chaque foulée devient le sol, chaque coup d’œil devient le paysage.
Et quand il n’y a plus de moi-qui-cours-si-bien-dans-la-belle-campagne, quand il n’y a plus de encore-5kilometres-et-j’aurai-atteint-mon-objectif, comme en zazen, quand il n’y a plus de -combien-de-temps-avant-la-cloche ou de si-je-bouge-qu’est-ce-que-sensei-va-penser.
Quand il n’y a plus de tout ça. Quand l’être est, l’effort n’est plus un effort. La notion même d’effort disparaît.
Plus rien n’est attendu. Plus rien n’est à atteindre.
L’instant de la foulée ou de la respiration se déploie dans un silence intérieur.
Pure joie.

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