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  • 17 avril 202417 avril 2025
  • par Amélie Zenki Weiss

Sur invitation de Taïgu Roshi, permettez le modeste commentaire autour du cas du 35ème Patriache, le maître Sekitō, du Denkōrōkū de maître Keizan. Avec toute la reconnaissance pour le travail de traduction, mais avec ma maladresse lors de la prononciation des noms en chinois, j’utiliserais les noms en japonais pour partager le cas.
Le Trente-Cinquième Patriarche, le Grand Maître Wújì (Sekitō), vint étudier auprès de Qīngyuán (Seigen Gyōshi). Seigen le questionna, en disant : « De quel lieu venez-vous ? » Le maître (Sekitō) dit : « Je viens de Cáoxī. » Seigen, élevant alors le chasse-mouche, dit : « À Cáoxī aussi y a-t-il ceci? ». Le maître dit : « C’est absent non seulement de Cáoxī, (mais) aussi des Cieux de l’Ouest. » Seigen dit : « Vous n’êtes pas encore parvenu aux Cieux de l’Ouest, n’est-ce pas ? » Le maître dit : « Si (j’y) parvenais, alors (cela) y serait aussi ». Seigen dit : « (On) n’y est pas encore, allez plus (loin). » Le maître dit : « Le Révérend aussi devrait aller prendre (sa) part. Il ne devrait pas totalement s’appuyer sur l’étudiant. » Seigen dit : « Je ne refuse pas d’aller vous (le) dire ; je crains qu’il n’y ait finalement personne qui puisse (le) recevoir. » Le maître dit : « Pouvoir (le) recevoir ne manque pas ; il n’y a personne capable d’aller (le) dire. » Seigen frappa avec le chasse-mouche. Le maître alors s’éveilla vastement. 
 – Denkōrōkū, de maître Keizan, traduction de Nyojo Senseï avec les noms repris en japonais.
Lorsque j’ai lu ce cas, un premier sentiment est apparu : il y aurait tant à dire, mais sans un mot. Le cas de maitre Sekitō touche la profondeur qui se retrouve dans son poème du Sandokai mais aussi du « Chant de la hutte de paille », c’est la profondeur d’un cœur ravi dans l’absence d’appui.
Dans le zen silencieux, aucun trésor caché, pas de réalité cachée derrière la réalité présente. Celui qui écoute en pensant que les réponses sont réelles, c’est tel voir le hossu du Patriarche hors de lui. Le hossu est un chasse-mouche, baguette de bois ou de bambou, à laquelle est fixé un assemblage de poils de vache ou de cheval. Dans son abord pratique, il permet d’inviter les insectes à se déplacer sans les tuer, d’un point de vue ésotérique il impulse l’évanouissement des illusions en douceur ou encore manifeste le Réel dans son déploiement infini. Alors le hossu est tel le monde : n’existant que par interdépendance et dans l’impermanence. Ce n’est pas qu’il n’existent pas, mais rien ne possède d’existence substantielle. Alors, Sekito, en fixant le hossu comme vacuité, fixe cela comme extérieur à lui, mais cela n’est pas l’invitation du maitre. Son enseignant reprend ce que maitre Dōgen écrira dans le Fukanzazengi : « Tournez votre lumière vers l’intérieur afin d’éclairer votre véritable nature. Tournez votre lumière vers l’intérieur et revenez à l’origine. » Zazen, c’est revenir à la source !
Dans ce cas, Sekitō semble toucher du doigt la difficulté à laisser uni l’un et le multiple, ou à percevoir comment les mots utilisés peuvent donner forme à une existence illusoire. C’est en cela que la question « d’où viens-tu ? » interroge directement la source insaisissable. En pointant ainsi la source, c’est le mouvement sur le chemin qui permet d’examiner qu’aucune des questions n’a de réponses, pas tel que le processus qui cherche à savoir pense comprendre. Les questions posées avec le cœur viennent épuisées les discours afin de se libérer ce qui n’a jamais été entravé. Ce ne sont pas des questions qui accompagnent des réponses, mais une absence de tension qui libère ce qui a été constriction. C’est ainsi, au cœur de ce processus que la vigilance des discours et des enseignements de ces patriarches manifeste la grande compassion, tel la réponse du Patriarche à l’invitation de son disciple à faire sa part. J’ai la sensation, d’ailleurs, que c’est avec beaucoup d’humour que cet échange se laisse vivre et qu’il l’averti qu’il ne peut s’exprimer sans le risque d’enfermer. C’est la même compassion qui se déploie quand Taïgu Roshi reprend le poème de Sekito dans son ouvrage « Apprivoiser l’éveil » qui aborde les 10 images du buffle, ce passage dit ceci :
Les milliers de mots
Et les myriades de commentaires
n’existent que pour te libérer des obscurcissements.

En épousant le souffle,
résonne l’esprit fluide qui ne coagule pas,
qui ne limite pas,
alors questionner ainsi : est-ce que cela existe ailleurs ?

Au moment du hossu frappé,
L’écoute véritable sans entrave,
Alors construire une hutte où il n’y a aucune valeur,
car le Dharma transmis par les bouddhas qui ont précédé
n’est pas une question de participation, de compréhension ou d’assiduité,
Seul suffira de toucher sa propre nature, l’esprit de bouddha.

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